10 juil. 2017

PARCOURS SOLO


Séparation de corps… nous avions un choix à faire pour cette partie du parcours, et nous avions des envies divergentes. Donc ce matin nos routes se séparent. La montagne pour Christiane et Patrick. La mer et ses fjords pour nous. François préfère éviter des pistes annoncées cassantes, pour garder notre camping-car en bonne santé avant son départ pour l’Amérique du sud.

Stop à la ferme traditionnelle de Glaumbaer. Curieuse construction entièrement en tourbe. Elle date du 17ème. Les toits sont végétalisés. Les fenêtres se perdent dans cette végétation. D’immenses couloirs desservent les différents corps de bâtiment dont l’intérieur est entièrement en bois. Confortable installation, mais quelle rudesse au dehors avec les monts enneigés en face même en plein juillet.
Dans le cimetière attenant, une sculpture marque la tombe de Snorri célèbre islandais qui fut le 1er homme de race blanche né aux Amériques.



Rien que de la tourbe

A Sandardrokkur dans le fond du fjord d’après, nous rendons visite au magasin d’usine de la seule tannerie d’Islande. Tannerie toute particulière puisque, en plus des peaux de moutons, elle traite les peaux de poissons pour faire du galuchat. Des peaux de toutes les couleurs et de poissons différents finissent en pochettes, cravates, porte-monnaies, sacs, bracelets et pendentifs. Oups ! Qualité pas haut de gamme, mais le prix oui ! Pour exemple, la cravate ou le porte-cartes à 200 €… nous les avons délicatement reposés dans les présentoirs. Au revoir…


Du coup on fait un tour à la mer. Elle est partout ici. Quel gâchis ces eaux si belles, ces plages si longues, ce sable si blond par endroit… sans aucun estivant, sans aucun baigneur, sans enfants, sans ballons, sans châteaux de sable.


Nous remontons vers le nord, au cœur d’une large vallée, pour une visite à la Cathédrale d’Holar. Nous attendions une « vraie » cathédrale. Au lieu de ça, nous découvrons une minuscule église qui pourtant porte ce nom réservé chez nous à de grandioses édifices. Petite église mais grande histoire, qui date, puisqu’un évêché y a été fondé dès le 11ème siècle.  Elle recèle aujourd’hui des joyaux très anciens : fonds baptismaux en stéatite du 17ème, retable en bois doré du 16ème, un autre en albâtre du 15ème et même une des premières bibles en islandais imprimée au 16ème ! Riches et précieux objets.




La route qui suit est quasi déserte. Tiens, on vient de couper le 66ème parallèle ; le cercle arctique n’est pas bien loin. Nous arrivons à Siglufjördur par un tunnel à une seule voie, étroite et extrêmement sombre. Quelques espaces permettent les croisements. Et voilà, deux véhicules face à nous. C’est à eux de faire la marche arrière. Inquiétant dans ce trou noir.
C’est ça aussi l’Islande. Ici presque tous les ponts sont à une seule voie. Le 1er arrivé passe. Les autres attendent en face patiemment, et tout se passe très courtoisement.

Visite express au Musée National du hareng, because c’est presque l’heure de fermeture. Le hareng donc, a été la ressource principale de Siglufjordur entre 1900 et les années 60. Dans la ville, 10 000 ouvriers et marins participaient à cette économie florissante.
Mais, mais, à trop en vouloir, le hareng, il a pas aimé. La ressource s’est épuisée. Plus rien. Du coup, la ville et le port sont beaucoup moins agités. Les photos d’époque nous montrent la ruée que cette pêche avait engendrée.



L’usine de production d’huile et de farine,  les locaux qui servaient à saler le poisson et à le mettre en barriques pour le transport ainsi que le bâtiment où l’on produisait l’électricité pour tout ça… sont maintenant devenus musée. Il y a même un nouveau hangar qui a été bâti autour d’un appontement où quelques bateaux de pêche vont finir leur vie.
La roue tourne…

Nous profitons de ce fjord tranquille pour un bivouac en hauteur, avec vue sur la ville et le port.

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EXTRAIT DE L’ESCAPADE DE CHRISTIANE ET PATRICK A KERLINGARFJOLL
La piste fût caillouteuse. Tôle ondulée sur 80 km. Mais si c’était à refaire, il faudrait le refaire, car tout au bout, attention, spectacle formidable : fumerolles, borborygmes, rivière bouillonnante, sables de couleur ocre, bleue, noire… neige blanche posée sur des carrés d’herbe verte. Symphonie des couleurs sur fond de glacier et de pics enneigés. Merveilleuse ballade.
Au retour, halte à la croisée de deux pistes. Seul endroit où nous pourrons passer la nuit. Ailleurs, l’arrêt est interdit pour protéger la flore polaire, si difficile à s’implanter.



Féérique

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